Fibre patriotique

Comment se fait-il, depuis notre installation sur le sol américain, que nous prenions tant à coeur les travaux manuels à réaliser à la maison? Pourquoi avons-nous le sentiment, alors qu'il ne s'agit que d'un "simple" exposé sur un personnage historique célèbre, que l'honneur de la Patrie est en jeu?
Peut-être quand même le syndrôme des immigrés, fraîchement débarqués, désireux de s'intégrer au mieux et de montrer aux autochtones ce que l'on sait aussi faire dans la vielle Europe. Ajoutez à cela, un passé français d'illustres artistes, scientifiques, architectes et vous comprendrez mieux pourquoi chaque veille de remise de travail manuel se transforme en état-major de la bataille de Iéna.

Alexis, encore lui (c'est finalement peut-être vrai qu'il n'y a que lui qui bosse dans cette maison...), effectue actuellement un travail sur un personnage célèbre dont la vie a été un exemple à suivre ou dont l'oeuvre a laissé un héritage important pour le monde. Son choix, judicieux, s'est porté sur BARTHOLDI, né en plus à COLMAR, ce qui ravit d'autant plus la fibre Alsacienne de sa maman.
Tout était planifié, le panneau étant à rendre lundi 14 avril et les préparatifs allaient donc bon train sous les ordres de l'architecte Frédéric Auguste ALEXIS.

quand patatras, Alexis est rentré hier soir de l'école en annonçant que Mr WATT trouvait qu'il serait préférable de rendre le panneau le lendemain...
Branle-bas de combat dans la maison VINCI où la Task Force s'est mise en route pour terminer le travail à temps. Car, pour ceux qui connaissent bien notre numéro 2, vous vous doutez qu'il était difficilement envisageable d'attendre le week-end pour finir le travail et le rendre lundi comme prévu...
Il a donc fallu de 16h à 17h, finir de récupérer sur internet les photos manquantes, taper les commentaires et les envoyer par mail à Catherine au travail. Celle-ci a dû imprimer les textes en différentes tailles de police et couleurs (forcément, nous n'avions pas eu le temps de faire les essais avant).
Pendant qu'Alexis commençait à découper les premières photos que Catherine avait déjà imprimées en début de semaine, j'aidais Agathe à faire ses devoirs pendant que Florent se préparait pour le baseball qui débutait à 18h.
De 18h à 19h15, activités de plein air au parc pendant l'entraînement de Florent. Puis, nous avons récupéré Catherine, qui rentrée à la maison, poursuivait le découpage des textes et photos. Repas de 19h30 à 20h30 à Pizza Hut : solution de facilité car avec ce changement de programme, j'ai été un peu perturbé dans ma préparation de repas.
21h-22h00 : atelier "mise en place, collage" pour Catherine et moi.

Il m'a fallu ensuite, près d'une demi-heure pour trouver sur internet une citation célèbre de l'artiste. Un peu taiseux finalement le père BARTHOLDI! A force de chercher, j'avais proposé à Catherine d'en inventer une pour lui (de toute façon, déjà pour le français que je suis, je n'en comprends souvent pas la moitié de ces citations d'hommes célèbres, alors pour des américains qui ne comprennent pas le français, l'imposture aurait pu passer comme une lettre à la poste). Mais Catherine trop alsacienne et donc trop honnête a refusé. Heureusement, en remerciant Abdel, étudiant en 1ère année d'histoire à Arras, et son très bon exposé sur la statue du Lion de Belfort (http://persodid.pagesperso-orange.fr/expolion.htm), je suis tombé sur cette citation du sculpteur, qui magnifiquement calligraphiée par Catherine, est du plus bel effet :
"Je suis obligé d'apporter tous mes efforts, l'oeuvre est trop importante pour ne pas avoir une influence sur l'avenir."
Avouez que ça en jette et que l'honneur de la France est sauf.

A bien y réfléchir, j'espère qu'Abdel n'a pas utilisé le même stratagème que celui que j'avais envisagé...